Simon & Garfunkel

Pour les concerts de Simon & Garfunkel, les 150 000 billets sont partis en un temps record. J’ai reçu des lettres – surtout de Bretagne – accompagnées de chèques sans montant ! Les gens voulaient être sûrs d’avoir une place pour les voir, c’était au-delà de tout.

Le début du concert était prévu à 21h10 – heure à laquelle le soleil se couchait – et alors eux commençaient. Sur scène, le décor était celui des toits de New York, surplombés de petites cheminées. À 21h10 ils sont sortis et ça a été magique.

Après le concert, le manager de Simon & Garfunkel est venu me voir et m’a dit : « J’aimerais que ce soit toi qui fasses la tournée en France, on voudrait faire Paris et Nice. » Je lui ai répondu : « Avec plaisir, mais vous venez de faire Central Park avec 500 000 personnes ! Ça va passer à la télé partout dans le monde, tu ne penses pas que ça va foutre le concert en l’air ? » Il a surenchéri : « Tu vas voir, ça va être encore mieux. » Et en effet, le concert passe à la télé, et la demande monte de suite en flèche. Je n’ai jamais vu une vente pareille. Cela fait partie des deux concerts pour lesquels les billets ont tous été vendus en dix jours, alors qu’à ce moment-là il n’y avait pas internet.

Le public était venu faire la queue à RTL pour les billets, lesquels ne sont jamais arrivés en raison d’un accident de voiture [NDLR : les billets avaient été imprimés dans une ville en France pour qu’ils ne soient pas copiés].

Les gens étaient prêts à tout casser dans la rue, il y avait plus de 100 000 personnes qui se massaient là, une queue jusqu’aux Champs-Elysées, du délire !

Il y a 5 ou 6 ans, je suis allé à New York pour voir Springsteen sur scène au théâtre. Paul Simon était là, je lui ai raconté l’histoire, et il m’a dit : « Really, you should have told me before ! »